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N'oublie pas d'arroser l'olivier
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11 octobre 2011

Un vendredi soir dans les souks de Beyrouth.

Ils essayent de retrouver leurs âmes décollées. Corps perdus. Squelettes inconsistants. Toujours les mêmes enseignes pathétiques de banalité. Hermès. Zara. HM. Louboutin. Couloirs. Ascenseurs. Escalators. Les talons aiguilles tambourinent le sol qui suinte la propreté. Les belles se prélassent sur quelques bancs. Ereintées par une longue journée chiffonnée. Les hommes bataillent à côté. Un peu de tôle éraflée. Ton qui monte. Absurdité humaine. On note les matricules. Menaces. Les roues font hurler le bitume. Un sketch de plus. Beyrouth. Un grand théâtre à ciel ouvert. Acteurs malgré eux d’un drame qu’ils n’ont pas choisi. Ce soir, le spectacle se déroule au vernissage de Madame K. L’affiche est séductrice. Des autres. Of others. C’est écrit dans les deux langues. Français. Anglais. L’arabe lui, a été expédié dans les souks de l’oubli. Soixante quatorze tableaux et textes. Ecrivains connus. Foenkinos. Sinoué. Pancol. Levy. Salomé. D’autres un peu moins. Carton. Abou Dib. Azouri.

Un travail de titan. Il fait sombre dans la grande halle. Par où commencer ? A droite ou à gauche ? A gauche, la pile de catalogues attend docilement. Incertaine. Hésitante entre m’asseoir et lire ou déambuler parmi les chalands admiratifs. J’observe. Neurones alertés. Antennes dressées. Les écrivains découvrent la mise en peinture de leurs écrits. Frustration. Questions. Les tableaux ne sont pas tous de la même taille. Certains mots jouent à cache-cache avec le pinceau de l’artiste. D’autres s’extasient. Les flashs crépitent. Une belle DJ brune hausse les décibels de sa platine. The show must go on. Les serveurs dansent parmi les invités. On se précipite pour être pris en flagrant délit à côté de l’actrice de la soirée. Sourire crispé presque apeurée, elle signe machinalement. Signature en forme de visage profilé. Est-ce l’autre ? Ce fameux autre que l’on ne regarde pas. Apeuré ou intimidé peut-être…Ironie d’un thème familier. Epilogue du catalogue : « Une artiste vidée de ses forces mais remplie d’émotions partagées. Entre elle et ses interlocuteurs virtuels. Entre elle et ses tableaux. Entre elle et l’autre et les 74 autres. La revoilà, déjà, partie vers une autre aventure. »

Quelle déception. L’oiseau s’est envolé…

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