Les hirondelles sont parties…
Elles se sont envolées là où elles peuvent réchauffer leurs ailes frémissantes. Coup de blues. L’hiver qui commence. Soleil froid. Vent caressant les écailles argentées. Je pense à eux. A cette famille éclatée. A nos séparations. Nos disputes. Nos réconciliations. A cette Révolution. A la guerre éclair. Au chaos. A ces quarante deux ans. D’exil. De silences. A la mort. Au sang. Je pense à ceux qui ne reviendront plus. Odeur d’agneau grillé. La fête de l’Adha. Au mouton qui bêle pendant trois jours. Il disparaît. Il ne reste plus que les traces de ses crottes noires. Petites boules de suie puantes. Nos rires d’enfants. L’insouciance d’une enfance qui ne reviendra plus. Une balançoire vide. Une maison. Poussières ruinées. Eclats de verre brisé. Nos vies sacrifiées. La fatigue. La lumière au bout du tunnel interminable. L’espoir. Les doutes…