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N'oublie pas d'arroser l'olivier
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11 janvier 2012

Le passant de Tripoli


"C'est une chose étrange à la fin que le monde.


Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit


Ces moments de bonheur ces midis d'incendie


La nuit immense et noire aux déchirures blondes [...]


Il y aura toujours un couple frémissant


Pour qui ce matin-là sera l'aube première

Il y aura toujours l'eau le vent la lumière


Rien ne passe après tout si ce n'est le passant."


Louis Aragon, Les Yeux et la Mémoire (1954)


Tu n’as fait que passer. Si rapidement. Parfois lentement. Souvent tragiquement. Douleur de ton absence qui ne s’apaise pas. Quatre vingt cinq ans. Etoile filante qui éclaire mon cœur depuis trois ans. Tu me donnes ta force. Tes espoirs. Tes rêves. Petite lumière qui converse avec mes insomnies. Je ne t’ai jamais autant parlé. Est-ce que tu m’entends toi là-bas dans cet infini en spirale énervante ? Tripoli a été libérée. Le clavier brumeux se remplit de larmes. Les lettres dansent, se croisent, se cachent et se déchirent. Fragments. De nos vies éclatées. Du chagrin agité. Requiem de Mozart à tuer des hirondelles. Soleil ébloui de Tripoli. Résurrection surprise. Moitié de vies abîmées. Rires interrompus. Lignes téléphoniques censurées. Quarante deux ans d’acharnement. De voyages. D’exils. De résistance. Silences sanglés. Lèvres scotchées. Punis d’être nés dans ce désert inquiétant. Liberté tu es là. Et nous sommes égarés. Comment sortir de ce labyrinthe où nos yeux bandés ne trouvent pas la sortie ? Qui va nous donner la main ? Caresser nos plaies ? Quatre pattes d’un nouveau né qui rampe. Il se tape la tête. Mal. Pleurs. Consoler nos doutes. Calmer nos incertitudes. Abreuver nos robinets bouchés. L’eau. Tripoli pleure. Au son des balles de fusils évadés. 



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