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N'oublie pas d'arroser l'olivier
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19 juin 2012

Un dimanche à la moustiquaire

co

« Sa démarche ressemble aux souvenirs d'enfant

Qui trottent dans ma tête et dansent en rêvant

Sur son front, ses cheveux sont de l'or en bataille

Que le vent de la mer et le soleil chamaillent. »

Les demoiselles de Rochefort - Chanson de Maxence

 

Elle s’est échappée d’un piano de Michel Legrand. Silhouette chaloupée. Incertaine. Irrésolue. Elle, c’est mon amie Maco. En visite dans ce Beyrouth insolite. Rage et cacophonie d’une ville tremblante. Appareil photographique vissé sur son regard d’artiste. C’est une dérobeuse de femmes. Elle aime les redessiner sur son écran. Portraits colorés. En petites touches fragiles. Mise en scène dans une explosion de turquoises capricieuses. Lumineuses. Comme elle. Parfois elle ne sait pas. Entre rires et larmes. Perdue dans les volutes de ses cigarettes écrasées aussitôt rallumées. Un cœur à fleur de peau. Hérissé par les chagrins de certains matins. Danser sa vie. Loin d’ici. Sur une île de l’océan indien. Revenir peut-être un jour revoir ce Liban à l’éclairage troublant. Valser au rythme des robes noires empruntées et aux chevilles sanglées par des diamants égarés. Oublier de fermer la moustiquaire. Indifférente aux visiteurs nocturnes indésirables. Aimer l’arak. Anesthésiant d’un temps sans cesse évaporé. Vies pliées sur un visage attristé. Lésions meurtries. Abîmées. Eclats de sourires. Têtue. Habitée par un panneau au bord d’une route. Abreuvée d’architectures bavardes. De murs effrayés. Gouffres béants. Témoins de la folie humaine. Ils voyageront avec toi. Métamorphosés. Ils se transformeront sous des milliers de calques juxtaposés. La dame de Vallauris a fait une chute l’autre matin. C’était le jour de ton départ. Un signe absurde. Histoires d’amitiés amoureuses. Fidèles. Saynètes amusantes. Tendresse de nos regards complices. J’ai repensé à cette chanson mélancolique de Romy S. Là-haut un oiseau passe comme une dédicace. C’était toi. Vous deux. Quelques jours envolés. Un chapeau oublié. Des verres vides. Un cendrier débordé. Le silence.

 

Beyrouth le 19 juin 2012

Tahani Khalil Ghemati

 

 

 

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