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N'oublie pas d'arroser l'olivier
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20 août 2012

Je vis dans ce drôle de pays.

« Une petite fille en pleurs

Dans une ville en pluie

Où est-elle nom de Dieu?

Elle a dû remonter

Par la rue de Rivoli

J'ai de la flotte plein les yeux. »

Claude Nougaro

Et ce Moyen-Orient désormais in between. Aux lignes nébuleuses à la tristesse aux abonnés présents. A l’avenir indéfini. A l’éclat d’un verre turquoise vulnérable. Je vis au gré d’une stupeur subie. Au chaque jour qui survit à une douleur autiste et tragique. Aux antipodes d’un Occident huilé et planifié. Je vis sur un swing enfumé et échappé d’un caoutchouc dilapidé. A l’esclandre d’un avion d’Air France effrayé dans un ciel étoilé. A l’atterrissage sur des tarmacs aventuriers en panne d’éclairage faute de générateur organisé. Je vis avec des mauvais Carlos à faire sangloter de rire des parrains aux écrans désormais brouillés. A la misère croisée à chaque chemin comme des points d’interrogation à nos vies débordées de lunettes aux vitres teintées. Je vis au volant de mon bolide insouciant et arrogant. Il s’arrête devant des restaurants au courage dernier cri. Un valet où comme dans les romans de la Comtesse de Ségur fait son apparition. Discret et efficace. Tout est magique dans ce drôle de pays. C’est l’expression d’une lectrice que je n’ai pas eu le temps de connaître. Elle a quitté la scène beaucoup trop vite. Juste le temps de me dire qu’elle a aimé ce que j’écris sur ce drôle de pays. Une distraction dans une rubrique à Opinion. La magie d’une toile d’araignée incontrôlable. Une mante religieuse aux libertés imprécises. Je vis comme je n’ai jamais vécu.Avec cette vibration enivrante d’être au cœur d’une action. Je ne sais pas encore laquelle. Peut-être aurai-je voulu être cette journaliste ou reporter de guerre au gilet pare balle vissé au poitrail. Faire la une des journaux télévisés avec des enfants heureux dans le dos assigné à un V dérisoire. Je ne sais pas. J’ai choisi d’écrire parce que je ne sais rien faire d’autre depuis que le mien de drôle de pays s’est libéré. Je n’ai plus de temps à me faire kidnapper. Il y a sur les routes de cet Orient assassiné des petites filles en Parce qu'elle avait rêvé je ne sais quel amour absolu éternel.

 

Tahani Khalil Ghemati

 

Beyrouth le 20 août 2012

 

 

 

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