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N'oublie pas d'arroser l'olivier
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2 octobre 2012

Mais qu’avons-nous fait aux hommes pour mériter ça ?

« Le sentiment que peut avoir un homme d’être agressé, contrôlé, manipulé dans sa chair par les femmes peut être lié, aussi au fait d’être né de la chair d’une femme, d’avoir été fabriqué à l’intérieur d’un corps féminin. »

Nancy Huston – Reflets dans un œil d’homme

 

J’essaye de lire, comprendre, analyser et tenter d’expliquer. Pourquoi des femmes sont-t-elles gommées d’un clic magique Photoshopien du catalogue Ikea en Arabie Saoudite. D’autres sont violées en Tunisie par des policiers aux raisons douteuses et obscures. Une ancienne rappeuse en France convertie à l’Islam s’est déguisée en bonne sœur et a enfin trouvé la paix. Le monde Occidental découvre avec effroi et nausée à travers un livre écrit par une journaliste française que les fameuses amazones du dictateur libyen n’étaient que des proies sélectionnées dans les écoles ou les mariages. C’est le royaume du servez-vous c’est gratuit. Des femmes offertes en pâture. De plus en plus utilisées comme arme de guerre. Agressées, humiliées et harcelées pour avoir osé montrer une beauté dérangeante aux yeux de quelques chromosomes Y. Je suis en état d’électrochoc permanent. Je m’interroge chaque jour sur les motivations de ces hommes là. J’ai envie d’appeler mon ami Pedro Almodovar et lui commander en urgence un long métrage sur ce phénomène mystérieux et incompréhensible. Je ne sais pas ce que ces extra-terrestres à barbes ont comme revendications. Ils veulent nous emballer dans des sacs poubelles opaques.Eclabousser et détruire la blancheur des silhouettes chaloupées. Enfermer les femmes dans la galaxie qu’ils se sont inventés. Au nom d’un Islam que eux seuls connaissent. Ce n’est pas le mien ni celui de milliers d’autres femmes arabes. Nous naviguons en plein surréalisme schizophrénique. Une hypocrisie aux débordements insupportables. Chaque jour je rencontre des absurdités et des paradoxes qui me laissent perplexe. Des femmes qu’on oblige avec le pouvoir d’un seul regard ou d’une remarque irrespectueuse à se couvrir. Des femmes dérangées et insultées sans cohérence apparente. Le mâle lui, a le droit absolu de se balader en culottes courtes, s’encanailler comme bon lui semble de préférence en bonne compagnie. Comment effacer une éducation religieuse que j’ai héritée de mes arrières grands-parents, grands-parents et parents ? Elle m’a enseignée la liberté de pensée, le libre choix, la tolérance, le respect, la foi, la dignité, l’honnêteté, l’humilité, la compassion et la liste est longue. Cette éducation là ne m’a jamais dit : tu seras désormais une ombre frémissante qui frôle les murs. Elle ne m’a jamais dit non plus de cacher ce que la nature m’a offert si généreusement. Un corps muni d’un cerveau. Que faire dans cette confusion ambiante aux amalgames qui n’en finissent plus de transmettre une image fausse et erronée ? A l’heure de l’apéritif on nous mettra tous dans la même mixture. Broyés, déchiquetés, mélangés sans distinction. J’aimerai offrir ce poème en cadeau à tous ceux qui veulent nous enterrer vivantes :

Adieu tristesse

Bonjour tristesse

Tu es inscrite dans les lignes du plafond

Tu es inscrite dans les yeux que j’aime

Tu n’es pas tout à fait la misère

Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent

Par un sourire

Bonjour tristesse

Amour des corps aimables

Puissance de l’amour

Dont l’amabilité surgit

Comme un monstre sans corps

Tête désappointée

Tristesse beau visage.

Paul Eluard

 

Tahani Khalil Ghemati

Architecte libyenne

 

Beyrouth le 2 octobre 2012

 

 

 

 

 

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