Pour te reparler du temps qui passe...
« Laisse-moi guider tes pas dans l'existence
Laisse-moi la chance de me faire aimer
Viens comme une enfant au creux de mon épaule
Laisse-moi le rôle de te faire oublier
Le temps qui va
Le temps qui sommeille
Le temps sans joie
Le temps des merveilles
Le temps d'un jour
Temps d'une seconde
Le temps qui court
Et celui qui gronde
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre »
Charles Aznavour – Le temps –
C’est ta silhouette. Ombre en négatif. De dos. Tête arrière. Dans ce taxi pris à la hâte. Dans la colère. La tienne. La mienne. Tout droit pour toi. A droite pour moi. Aéroport pour toi. Qatar. Cinéma pour moi. Et maintenant on va où ? C’est le titre du film. J’ai pensé à toi. Odeurs de pop corn grillé. Rires. Silences. J’ai le ventre tendu. Sec. Rond. Je n’aime pas. Une mère hurle sa douleur face à la mort. Insoutenable. Intolérable injustice. Du petit qu’elle a mis au monde. Elle cachera au fond du puits le fruit qui a poussé pendant neuf mois. Celui du chagrin qu’elle crachera à la face d’une vierge aux larmes de sang. Tu es parti. Envolé. Je suis à Beyrouth. Il fait nuit. J’ai chaud. Je remonte vers les pins de Beit Mery. Musique. Je pense à toi. Je n’aime pas ce temps d’une seconde. Celui qui sépare. Celui qui fait basculer. Celui qui chavire. Il est nôtre parfois et pas toujours. Je veux le prendre ce temps qui gronde. T’aimer. Hurler. D’amour. Fou. Furieux. Requiem désordonné. C’est une danse. Celle du temps qui passe…Vite trop vite…Il dit qu’il faut s’aimer…Comme cet instant furtif où tu es parti…Vite dans ce taxi emporté par cet élan d’écume…
Je t’aime…