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5 janvier 2013

Femmes d’Orient, pourquoi pleurez-vous ?

« La haine pour les femmes va jusqu’à supprimer leur sexe. »

Benoite Groult.

 

C’est le titre d’un livre écrit par une Ethiopienne sur l’excision. Je n’ai trouvé aucune date ni nom à cette publication. C’est l’écrivaine Française Benoite Groult, un poids lourd du féminisme engagé qui l’a découvert un jour par hasard à la bibliothèque nationale. Femmes d’Orient, pourquoi pleurez-vous ? C’est le rappel d’un vaccin douloureux à la cicatrice aux démangeaisons d’une varicelle indélébile. Nous n’en finissons plus d’être coulées dans un béton de mauvaise qualité sans bouée de sauvetage ni masque ou tuba à souffler dans des bulles obèses prêtes à l’éclatement insupportable. Les femmes d’Orient ne pleurent plus. Elles ont été asséchées par des torrents violents d’hommes aux frustrations borgnes. Les femmes d’Orient servent d’objet de viol au nom d’une fatwa décidée par des chairs prêtes à se sacrifier pour un paradis promis. Ils ne savent pas ces instruments égarés que les femmes d’Orient sur cette terre, elles, rêvent de liberté, de cheveux insouciants et de rires si éclatants au point de mettre en panne des générateurs made in China. Elles aimeraient peut-être qu’un seul homme les caresse doucement du souffle amoureux déplié d’un éventail insolent.Les femmes d’Orient expirent un narguilé à la saveur d’une pomme aux nuages écœuré à l’odeur nauséeuse. Elles sont nées papillons sans boules de Noël au bord d’une méditerranée bleu turquoise immaculé. Vénus de jais et aux yeux couleur de miel lumineux. Shéhérazade à alimenter les fantasmes d’un Occident à l’ennui frelaté. Les femmes d’Orient ont pleuré parfois d’être nées femmes par le hasard d’un chromosome perdu dans un océan aux entrailles débordées d’incertitudes. Certaines seront des Don Quichotte aux causes impossibles défiantes face aux Néandertal lubriques comme d’autres courberont des cils face à des chromosomes accidentés. Les femmes d’Orient ne sont pas des fantômettes dissimulées derrière une palissade humide aux embrases rouillées. Elles n’ont plus le temps de pleurer.

 

Tahani Khalil Ghemati

 

Beyrouth le 5 janvier 2013

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